Destins... saga familiale
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Destins... saga familiale
La voilà maintenant cette pimpante gare,
Qu’on vient inaugurer, sous un soleil ardent
Et tous les musiciens de la jeune fanfare,
Vont rendre les honneurs, sans un son discordant.
C’était un dix avril, peu avant qu’on enterre
Ces hommes par millions envoyés au combat
Dans ce qu’on appela, après la grande guerre ;
les années dix neuf cent, n’y pensaient encor pas. !
Joséphine n’avait pas la fibre mondaine,
Mais couvait du regard son mari qui portait
Sur l’habit, les galons dorés de capitaine
Du corps de pompier dans lequel il servait.
Tous attendaient le train, sur le quai assailli
Par les nombreux badauds et toute leur marmaille,
Se bousculant joyeux quand voici que jaillit
La machine à vapeur, dans l’odeur de limaille..
A suivre…
Qu’on vient inaugurer, sous un soleil ardent
Et tous les musiciens de la jeune fanfare,
Vont rendre les honneurs, sans un son discordant.
C’était un dix avril, peu avant qu’on enterre
Ces hommes par millions envoyés au combat
Dans ce qu’on appela, après la grande guerre ;
les années dix neuf cent, n’y pensaient encor pas. !
Joséphine n’avait pas la fibre mondaine,
Mais couvait du regard son mari qui portait
Sur l’habit, les galons dorés de capitaine
Du corps de pompier dans lequel il servait.
Tous attendaient le train, sur le quai assailli
Par les nombreux badauds et toute leur marmaille,
Se bousculant joyeux quand voici que jaillit
La machine à vapeur, dans l’odeur de limaille..
A suivre…
TITEFEE- Nombre de messages : 1505
Localisation : ardèche et alsace
Date d'inscription : 16/04/2008
destins suite 2
Il en sera fait selon ton désir;;
Voilà donc la suite. Mais courage car j'en suis à mon 20 e épisode
Suite 2
... à suivre
Voilà donc la suite. Mais courage car j'en suis à mon 20 e épisode
Suite 2
Les bras articulés du Monstre de fer noir
se figèrent alors, dans l’épaisse fumée
Et disparut aussi, avec son encensoir,
Le vieux curé priant comme à l’accoutumée.
En rang les écoliers chantaient à pleine voix,
Un chant glorifiant la première venue,
Du progrès tant promis et, dans un porte-voix,
Le maire déclamait les mots de bienvenue.
La fanfare ajoutait à la cacophonie :
roulements de tambour et cuivres éclatants
Et, pour tous les tympans, la pauvre symphonie
Se transforma alors en sons déconcertants.
Le train et ses wagons s’ébranlèrent soudain,
Laissant les yeux rougis par des jets d’escarbilles,
Tout les curieux pensant que c’était du dédain,
Apprirent qu’un retard ne serait plus broutilles.
se figèrent alors, dans l’épaisse fumée
Et disparut aussi, avec son encensoir,
Le vieux curé priant comme à l’accoutumée.
En rang les écoliers chantaient à pleine voix,
Un chant glorifiant la première venue,
Du progrès tant promis et, dans un porte-voix,
Le maire déclamait les mots de bienvenue.
La fanfare ajoutait à la cacophonie :
roulements de tambour et cuivres éclatants
Et, pour tous les tympans, la pauvre symphonie
Se transforma alors en sons déconcertants.
Le train et ses wagons s’ébranlèrent soudain,
Laissant les yeux rougis par des jets d’escarbilles,
Tout les curieux pensant que c’était du dédain,
Apprirent qu’un retard ne serait plus broutilles.
... à suivre
TITEFEE- Nombre de messages : 1505
Localisation : ardèche et alsace
Date d'inscription : 16/04/2008
Re: Destins... saga familiale
Suite trois
Joséphine et Michel, sans proférer de plainte,
chaque an de leur amour accueillaient un enfant,
Mais à présent cela n’était plus infâmant,.
Comme ils avaient dû fuir, quand elle fut enceinte.
Fille-mère en ces temps, c’était presqu’à coup sûr
La fugue ou l’avorteur, afin que n’éclabousse
l’opprobre scandaleux, qui montait un haut mur,
Condamnant les amants, sans la moindre rescousse.
Avec leur Léonie, Ils étaient revenus
Conformément unis par liens du mariage,
Après avoir vécu sans être soutenus,
Très loin de leurs parents et de leur vieux village.
L’honneur étant lavé, Michel se vit offrir,
Malgré que fin lettré, des emplois un peu ternes,
Qu’il tint un certain temps, sans même trop souffrir,
Alors qu’il les savait pour lui trop subalternes.
Joséphine et Michel, sans proférer de plainte,
chaque an de leur amour accueillaient un enfant,
Mais à présent cela n’était plus infâmant,.
Comme ils avaient dû fuir, quand elle fut enceinte.
Fille-mère en ces temps, c’était presqu’à coup sûr
La fugue ou l’avorteur, afin que n’éclabousse
l’opprobre scandaleux, qui montait un haut mur,
Condamnant les amants, sans la moindre rescousse.
Avec leur Léonie, Ils étaient revenus
Conformément unis par liens du mariage,
Après avoir vécu sans être soutenus,
Très loin de leurs parents et de leur vieux village.
L’honneur étant lavé, Michel se vit offrir,
Malgré que fin lettré, des emplois un peu ternes,
Qu’il tint un certain temps, sans même trop souffrir,
Alors qu’il les savait pour lui trop subalternes.
à suivre
TITEFEE- Nombre de messages : 1505
Localisation : ardèche et alsace
Date d'inscription : 16/04/2008
Re: Destins... saga familiale
merci Dilan de suivre fidélement cette saga
familiale...
alors pour toi , voilà la suite.
Suite 4
Honorine bientôt vint rejoindre sa sœur ;
Plus moyen de penser à des choses futiles
Car Marcelle suivit puis, en envahisseur,
Auguste bouscula tous leurs jeux infantiles.
Joséphine domptait cette progéniture
Qui, nombreuse au foyer, se voyait allouer
de partager à cinq, chambres et nourriture,
en l’exigu logis où l’on ne peut jouer.
Ce qui n’empêcha pas que, sans une logique,
Naisse une Mélany, sans place et sans couffin,
Car l’espace étant pris, de façon archaïque
On la coucha des mois à même le pétrin.
Michel avait gravi, mais sans forfanterie,
Les échelons ardus et on l’avait promu
Au secrétariat général de mairie
Et, quand on le fêta il en fut tout ému.
familiale...
alors pour toi , voilà la suite.
Suite 4
Honorine bientôt vint rejoindre sa sœur ;
Plus moyen de penser à des choses futiles
Car Marcelle suivit puis, en envahisseur,
Auguste bouscula tous leurs jeux infantiles.
Joséphine domptait cette progéniture
Qui, nombreuse au foyer, se voyait allouer
de partager à cinq, chambres et nourriture,
en l’exigu logis où l’on ne peut jouer.
Ce qui n’empêcha pas que, sans une logique,
Naisse une Mélany, sans place et sans couffin,
Car l’espace étant pris, de façon archaïque
On la coucha des mois à même le pétrin.
Michel avait gravi, mais sans forfanterie,
Les échelons ardus et on l’avait promu
Au secrétariat général de mairie
Et, quand on le fêta il en fut tout ému.
TITEFEE- Nombre de messages : 1505
Localisation : ardèche et alsace
Date d'inscription : 16/04/2008
Destins suite 5
Suite 5
Dans le bénévolat il donnait de son temps,
Comme son père, aussi, contre tout incendie
Et avait avec lui, combattu très longtemps,
Jusqu'au jour où le vent usa de perfidie.
Michel se souvenait des collines en feu
Et des pommes de pin, pareilles à des bombes
Propageant les foyers malgré le coupe-feu
Que les hommes avaient dégagé jusqu’aux combes
Antoine était gaillard, bâtisseur de fontaine,
Levé tôt le matin, car sourcier reconnu,
Il avait inculqué à Michel cette graine,
D’un pouvoir ancestral, parfois trop méconnu.
Hélas, les éléments dominent la matière,
Le mistral apporta la désolation,
Sur le sol saccagé, sans craindre de frontière
Et pour « le vieux Toineau » ce fut l’immolation.
Dans le bénévolat il donnait de son temps,
Comme son père, aussi, contre tout incendie
Et avait avec lui, combattu très longtemps,
Jusqu'au jour où le vent usa de perfidie.
Michel se souvenait des collines en feu
Et des pommes de pin, pareilles à des bombes
Propageant les foyers malgré le coupe-feu
Que les hommes avaient dégagé jusqu’aux combes
Antoine était gaillard, bâtisseur de fontaine,
Levé tôt le matin, car sourcier reconnu,
Il avait inculqué à Michel cette graine,
D’un pouvoir ancestral, parfois trop méconnu.
Hélas, les éléments dominent la matière,
Le mistral apporta la désolation,
Sur le sol saccagé, sans craindre de frontière
Et pour « le vieux Toineau » ce fut l’immolation.
TITEFEE- Nombre de messages : 1505
Localisation : ardèche et alsace
Date d'inscription : 16/04/2008
Destins suite 6
Suite 6
On n’enterra de lui qu’un corps réduit en cendre,
Dans le tombeau tout blanc, par lui-même bâti.
Une semaine après on ne put se méprendre,
La France allait entrer dans la plus grande nuit.
Dans le moindre hameau et au mur des mairies,
On cloua, noir sur blanc, la mobilisation.
Le peuple paysan, à travers les prairies,
Rejoignit les cités, voir la proclamation.
Joséphine en pleurant, enfants pendus aux basques
Accompagna Michel, jusqu’au parc Saint Vérans
Où se distribuaient, les fusils et les casques
Aux hommes qui partaient comme des conquérants.
Un geste de la main, ravalant leur douleur,
Les femmes, maintenant, ne pouvaient reconnaître
Dans la foule, portant à leur arme une fleur,
L’être qui, brusquement, venait de disparaître.
On n’enterra de lui qu’un corps réduit en cendre,
Dans le tombeau tout blanc, par lui-même bâti.
Une semaine après on ne put se méprendre,
La France allait entrer dans la plus grande nuit.
Dans le moindre hameau et au mur des mairies,
On cloua, noir sur blanc, la mobilisation.
Le peuple paysan, à travers les prairies,
Rejoignit les cités, voir la proclamation.
Joséphine en pleurant, enfants pendus aux basques
Accompagna Michel, jusqu’au parc Saint Vérans
Où se distribuaient, les fusils et les casques
Aux hommes qui partaient comme des conquérants.
Un geste de la main, ravalant leur douleur,
Les femmes, maintenant, ne pouvaient reconnaître
Dans la foule, portant à leur arme une fleur,
L’être qui, brusquement, venait de disparaître.
TITEFEE- Nombre de messages : 1505
Localisation : ardèche et alsace
Date d'inscription : 16/04/2008
Re: Destins... saga familiale
Serais-tu donc le seul à suivre cette saga ?
TITEFEE- Nombre de messages : 1505
Localisation : ardèche et alsace
Date d'inscription : 16/04/2008
Re: Destins... saga familiale
peut être .
il fait trop beau , tout le monde est dehors !!! :9:
continue , c'est très bien .
dilan .
il fait trop beau , tout le monde est dehors !!! :9:
continue , c'est très bien .
dilan .
Re: Destins... saga familiale
Ici en Alsace la température est en dessous des normales saisonnières.. On est bien au chaud...
alors que pour toi, donc, je continue.
alors que pour toi, donc, je continue.
Suite 7
la mobilisation avait surpris les hommes
A leurs travaux des champs et en pleines moissons,
Mais plus d’un espéra revenir de la Somme,
Pour chauffer, cet hiver, au feu ses vieux chaussons.
Malgré quelques élus, considérant ineptes
Ces voix qui acceptaient de tirer le canon,
le patriotisme trouva beaucoup d’adeptes,
pour défendre le sol comme un seul compagnon.
L’enthousiasme était vrai, car on pouvait le voir
Lors du rassemblement des hommes dans les gares,
Tant ils pensaient vraiment, qu’en faisant leur devoir,
Ils seraient les vainqueurs de ces peuples barbares.
La France disposait de près de huit cent mille
Soldats, tous appelés sous la loi des trois ans
Et c’est vers le quinze août que dans toute famille
L’on a pu recenser les nouveaux combattants.
la mobilisation avait surpris les hommes
A leurs travaux des champs et en pleines moissons,
Mais plus d’un espéra revenir de la Somme,
Pour chauffer, cet hiver, au feu ses vieux chaussons.
Malgré quelques élus, considérant ineptes
Ces voix qui acceptaient de tirer le canon,
le patriotisme trouva beaucoup d’adeptes,
pour défendre le sol comme un seul compagnon.
L’enthousiasme était vrai, car on pouvait le voir
Lors du rassemblement des hommes dans les gares,
Tant ils pensaient vraiment, qu’en faisant leur devoir,
Ils seraient les vainqueurs de ces peuples barbares.
La France disposait de près de huit cent mille
Soldats, tous appelés sous la loi des trois ans
Et c’est vers le quinze août que dans toute famille
L’on a pu recenser les nouveaux combattants.
TITEFEE- Nombre de messages : 1505
Localisation : ardèche et alsace
Date d'inscription : 16/04/2008
Re: Destins... saga familiale
Jolie saga ... il s'en passent des choses pendant que j'peux pas les lire... c'est toujours un film, ou un roman poétique que de passer te lire P'tite Fée ...
Re: Destins... saga familiale
en Alsace titefée , j'ai visité un musée des amis de Thann il y a un thème sur la guerre qui est très interessant .
Re: Destins... saga familiale
Tigresse/Nandy a écrit:Jolie saga ... il s'en passent des choses pendant que j'peux pas les lire... c'est toujours un film, ou un roman poétique que de passer te lire P'tite Fée ...
Je savais ma jumelle que tu ne pouvais passer car j'ai appris tes ennuis d'ordi... Merci en tous les cas d'être fidèle et de mettre tes pas dans mes pas.
TITEFEE- Nombre de messages : 1505
Localisation : ardèche et alsace
Date d'inscription : 16/04/2008
Re: Destins... saga familiale
Ce doit être le musée de Hartmanswiller, que nous avons visité . Il nous a fort impressionné et je suis remontée avant d'avoir tout vu tant cela m'a émue.dilan a écrit:en Alsace titefée , j'ai visité un musée des amis de Thann il y a un thème sur la guerre qui est très interessant .
TITEFEE- Nombre de messages : 1505
Localisation : ardèche et alsace
Date d'inscription : 16/04/2008
Destins suite 8
Courage les amis, je viens de terminer le 28 e épisode à l'instant....
Suite 8
Dans le même dortoir, avec un charretier
Avalant au goulot et d’une main qui tremble,
Michel, Pierre et Edgard, tous copains du quartier
De la rue Sou-barri, atterrirent ensemble.
La bouteille passa bien sûr de bouche en bouche ;
C’était un très vieux marc arrachant les gosiers,
Mettant nos trois conscrits en travers de leur couche,
Fins saouls et très bruyants et d’alcool rassasiés.
De leur lit les tira un caporal furieux,
Qui leur remit alors la liste de cantine,
Où ils iraient chercher, sans être trop curieux,
L’uniforme prévu et ce qu’on leur destine.
ils arborèrent tous, selon la tradition,
La tenue bien connue au pantalon garance,
Portée en soixante-dix dans la coalition,
Pour que les tirs amis ne fassent pas gourance
Dans le même dortoir, avec un charretier
Avalant au goulot et d’une main qui tremble,
Michel, Pierre et Edgard, tous copains du quartier
De la rue Sou-barri, atterrirent ensemble.
La bouteille passa bien sûr de bouche en bouche ;
C’était un très vieux marc arrachant les gosiers,
Mettant nos trois conscrits en travers de leur couche,
Fins saouls et très bruyants et d’alcool rassasiés.
De leur lit les tira un caporal furieux,
Qui leur remit alors la liste de cantine,
Où ils iraient chercher, sans être trop curieux,
L’uniforme prévu et ce qu’on leur destine.
ils arborèrent tous, selon la tradition,
La tenue bien connue au pantalon garance,
Portée en soixante-dix dans la coalition,
Pour que les tirs amis ne fassent pas gourance
TITEFEE- Nombre de messages : 1505
Localisation : ardèche et alsace
Date d'inscription : 16/04/2008
Re: Destins... saga familiale
agréablement et bien attablée ""pour les 20 autres"" j'attends la suite... comme on tourne les pages d'un recueil poétique
Re: Destins... saga familiale
je t'offre alors un bon café pour que tu le dégustes avec un double plaisirTigresse/Nandy a écrit: agréablement et bien attablée ""pour les 20 autres"" j'attends la suite... comme on tourne les pages d'un recueil poétique
Suite 9
Michel fut affecté au corps d’infanterie,
Qui s’appuyait alors sur les tirs du canon
De soixante quinze, et ce fut la boucherie
Car les hommes étaient plus clairs qu’un lanternon.
Il se passa un an pour enfin revêtir
L’uniforme tout neuf, teint de bleu horizon,
Pour rejoindre le front où tous durent partir
Pour le pays d’Argonne, avec leur garnison.
Il écrivait des mots sur tout ce qu’il vivait,
Mais les lettres étaient lues par la censure.
Quand elles arrivaient, Joséphine n’avait
Qu’un feuillet tout biffé par une noircissure.
Elle tuait les jours à chercher son fagot
Pour allumer le feu qui crépitait dans l’âtre
Et ramenait aussi dans un petit cageot
Pissenlit et cresson au gout un peu saumâtre
TITEFEE- Nombre de messages : 1505
Localisation : ardèche et alsace
Date d'inscription : 16/04/2008
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