Nuit de pleine lune

Pleine lune


Accrochant la pâle lumière, ton corps nu
Prend l’aspect de ces dunes,
Dont le contour arqué, de ce bleu soutenu,
Obséde mes nuits brunes.

Quand j’ouvre grands les draps, pour enfin te surprendre,
Allongé, innocent,
Dans ce sommeil pesant, je te découvre tendre,
Pareil à un enfant.

Je voudrai être en toi, comme sang dans tes veines,
Parcourir sous ta peau
Les frissons, que l’amour en mêlant nos haleines,
t’ont fait encor plus beau.

Quand notre émotion empourpre nos visages
Je baisse par pudeur
Mon regard qui se voile, entendant les messages
D’une nouvelle ardeur.

Personne ne prétend, et pas nous à notre âge,
Que l’on est bien trop vieux
Pour s’aimer aussi fort, dans ce temps de partage,
Qu’importe les envieux !

Car l’amour imprévu nous a enfin offert
Pour guérir la souffrance
Et à tous ces ans où nous vivions l’enfer,
Un lien d’une autre essence.