Généalogie.

J’ai remonté le temps pour retrouver l’amour
Que se donnèrent ici, plus beau qu’un vrai roman
Dans les très vieux feuillets- oubliés sans retour-
Les noms de mes aïeux, dans ces livres dormant.

J’étais à rechercher les plus antiques traces,
De ceux qui ont forgé la chaîne de nos sangs,
Et que je retrouvais, sans que je ne me lasse,
Dans ces écrits tenus en de modestes rangs.

Les noms des villageois me racontaient l’histoire
Du bourg médiéval, où ce jour je naquis,
En ce beau mois de mai, qui sera préhistoire
Dans les siècles prochains, c’est un fait bien acquit.

Provençal par ma mère, et Rousset par mon père,
Je trouvais la filière des drames d’autrefois,
De leurs enfants mort-nés, dans ce passé austère,
Où l’on travaillait dur et l’on parlait patois.

Quand j’ai posé mes yeux sur le prénom de Claire,
J’ai ressentis très fort la constance du temps,
Car il me fut transmis, de façon arbitraire,
Lorsque l’on baptisa ce tout petit enfant.

Les vieux époux Rousset, une nuit entendirent
Les cris d’un nouveau-né, devenant angoissants,
SI bien que tous les deux, en courant descendirent
Pour voir d’où provenaient ces sanglots incessants.

L’enfant abandonnée aux premiers jours de mai,
A la mairie du lieu et sur le baptistère,
Claire Elyse devint, leur fille désormais,
Et depuis ce temps-là, j’en garde le mystère.