Est-elle toujours belle l'enfance ?

La nuit de velours noir est propice aux aveux
D'un passé, remontant une image parée
Du voile de l'oubli, sur le plus douloureux,
En m'inventant parfois une enfance obérée.

Je vivais en ces temps, de ces jours belliqueux
De guerre fracassant les vies, ainsi livrées
Aux nuits de black-out, qui nous rendaient nerveux,
Dans le vrombissement des sirènes cuivrées.

Je n'avais que six ans et je claquais des dents,
Consciente de la mort et de mon désarroi,
Lorsque me parvenaient les appels déchirants,

Des ces ombres glissant, pour rechercher un frère,
Un enfant, un ami, espérant l'éphèmère,
Et rapide secours au milieu du charroi.