Intimité

Dans ce ciel si gris , printemps est boudeur.
Mars retient l'hiver, et les giboulées
giflent les passants, craignant la froideur
Du cruel blizzard sur leurs chairs gelées.
Les arbrisseaux nus, perlés de cristal,
Sont pétrifiés dans l'air glacial,
Et tout semble mort, la rue est déserte.
Seule la chaleur nous tient au logis,
Dans l'intimité d'une paix offerte,
Par ce concerto de Paganini

Du thé au jasmin, une tarte aux pommes,
Le tic-tac présent de notre coucou,
Font à cet instant, comme pour les mômes,
Un coin où l'on sent son home tout doux.
Parfois dans mon cou ta bouche dépose
Un baiser léger, d'amour infini;
Tu me dis alors après une pause,
Un des doigts levé, que ta joie explose
Par ce concerto de Paganini.

Dans l'intimité sous la lampe rose,
La complicité qui là nous uni
Représente bien, ce qui nous rassemble.
C'est si merveilleux d’être au paradis,
Et à cet instant d'être émus ensemble
Par ce concerto de Paganini.