Elle s'excuse d'exister

Je regarde un instant, avec cette patience
Dont on n’a pas idée, ce visage que la vie
A transformé peu à peu, en balayant l’envie
De combattre vraiment, ce trop pesant silence.

Elle me fixe aussi de ses yeux mordorés,
Mais sa bouche étirée par un sourire las.
Elle attend patiemment les paroles qui diraient
Que va bientôt cesser ce qu’elle endure là.

Elle est plutôt jolie mais ses yeux effrayés
Cherchent à travers moi, si je ne lui mens pas.
Elle a trop entendu, de conseils éclairés
Qui voulaient bien l’aider, mais ne le faisaient pas.

Palpable est sa souffrance, elle crève de peur
En sachant qu’à présent elle ne peut reculer.
Elle est partie la nuit, dans sa grande frayeur
Pour qu’à l’affreuse mort, elle ne soit acculée.

Oh la la, qui est cette pauvre malheureuse qui se trouve dans la situation que je redoute pour moi-même depuis tant d'années ?

On redoute tous, je pense, une telle situation en tant qu'acteur ou témoin..

que de courage!

Triste est la vie, de vivre ainsi...
Courage :bye:

C'est un poème qui dit la détresse des femmes battues, comme j'en ai eu dans mon cabinet, lorsque j'étais en activité.
quelques unes s'en sort sorties et ont refait leur vie, d'autres hélas, les faits divers le relatent, ont péri sous les coups. La violence faite aux femmes est encore très vivace.

Mais il parait qu'il y a aussi des hommes battus..Leur souffrance doit être pire encore car leur orgueil de mâle doit être mis à mal. Parler pour eux est plus difficile sans doute.. Je n'en ai jamais eu un dans mon cabinet

Oui mais que faire ?

La monstruosité des gens ne se gère pas facilement.

En tout cas un sujet qui ne laisse pas indifférent, surtout pour nous ici, esprits de coeur qui savent témoigner par leurs mots de tous ces fléaux ignobles.

Ecouter et comprendre ne suffit pas, mais agir est impuissance parfois !

la peur, je devrais dire la terreur les force bien souvent à supporter
l'insupportable et comme elles ne rencontrent bien souvent que les conseils " pourquoi vous ne partez pas.... moi dans votre cas je ferai...." elles restent avec leur horreur secrète.

Il faut beaucoup de patience, de silence presque pour qu'elles puissent se dire.

En soignant les corps souvent on arrive à aborder l'esprit, car le relâchement musculaire déclenche la crise de larmes ou de colère et alors là, on reçoit la confidence. AU départ avec des excuses contre le tortionnaire, puis ensuite les choses vont assez vite car elles se rendent compte que cela ne finira jamais où alors vers l'inéluctable... la mort

J'avais écrit celui là pour ...

https://satamania-bar.1fr1.net/rimaillons-ou-poetisons-f2/je-suis-un-reve-t3574.htm?highlight=r%eave