Nérac belle de nuit

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Nérac la belle de nuit.

Tout doré le vieux pont attendait à leur tour
Passer sous ses deux arches les tardives péniches
Rentrant au petit port, tels les chiens à leurs niches
Pour mouiller au ponton à la tombée du jour

Je savourai l’heure bleue, sentant bon la verveine
S’exhalant au jardin recueillant la rosée,
Après l’incandescence, estivale et osée,
D’un siroco hardi à la brulante haleine.

Des bateaux amarrés s’élevaient alentour
Des rires et des chants et j’entendais sans peine
Des bribes de paroles encore incertaines
Mais que l’on devinait flattant le jeu d’amour

La maison du tanneur reflétait les tourments
De ces eaux assagies mais l’on peut discerner
A des repères noirs qu’ils furent angoissants

Comment à voir ses flux on peut encore penser
Qu’ils furent ravageurs et qu’à présent, charmants,
Dans ce lit émeraude ils ne font que passer ?