L'alphabet des vers célèbres
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L'alphabet des vers célèbres
Alphabet des vers célèbres
Ah ! Frappe-toi le cœur, c’est là qu’est le génie ! (A.de Musset)
Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change. (P.Valéry)
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. (P.de Ronsard)
Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous ?(J.Racine)
Et rose elle a vécu ce que vivent les rose (F.de Malherbe)
Fuyant donc ce spectacle aux mille bruits joyeux (F.Coppée)
Gémir, pleurer, prier est également lâche (A.de Vigny)
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage(J.du Bellay)
Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville (P.Verlaine)
J’aime le son du cor, le soir au fond des bois. (A.de Vigny)
Kato, la grasse enfant, la pataude, s'assied,(Émile Varhaeren)
Le vent se lève, il faut tenter de vivre. (P.Valéry)
Mon père, ce héros au sourire si doux (V.Hugo)
N’y touchez pas, il est brisé ! ( S.Prudhomme)
O rage o désespoir, O vieillesse ennemie, (P.Corneille)
Poète, prend ton luth et me donne un baiser(A.de Musset)
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle ( P.de Ronsard)
Rien ne nous rend si grand qu’une grande douleur. (A.de Musset)
Sois sage, o ma douleur, et tiens-toi plus tranquille. (C.Baudelaire)
Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change (S.Mallarmé)
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé (A.de Lamartine)
Voici l’hiver tueur de pauvres gens (J.Richepin
Ah ! Frappe-toi le cœur, c’est là qu’est le génie ! (A.de Musset)
Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change. (P.Valéry)
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. (P.de Ronsard)
Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous ?(J.Racine)
Et rose elle a vécu ce que vivent les rose (F.de Malherbe)
Fuyant donc ce spectacle aux mille bruits joyeux (F.Coppée)
Gémir, pleurer, prier est également lâche (A.de Vigny)
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage(J.du Bellay)
Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville (P.Verlaine)
J’aime le son du cor, le soir au fond des bois. (A.de Vigny)
Kato, la grasse enfant, la pataude, s'assied,(Émile Varhaeren)
Le vent se lève, il faut tenter de vivre. (P.Valéry)
Mon père, ce héros au sourire si doux (V.Hugo)
N’y touchez pas, il est brisé ! ( S.Prudhomme)
O rage o désespoir, O vieillesse ennemie, (P.Corneille)
Poète, prend ton luth et me donne un baiser(A.de Musset)
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle ( P.de Ronsard)
Rien ne nous rend si grand qu’une grande douleur. (A.de Musset)
Sois sage, o ma douleur, et tiens-toi plus tranquille. (C.Baudelaire)
Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change (S.Mallarmé)
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé (A.de Lamartine)
Voici l’hiver tueur de pauvres gens (J.Richepin
Dernière édition par le Mer 07 Fév 2007, 18:38, édité 2 fois
yo- Nombre de messages : 6849
Age : 83
Localisation : ailleurs
Date d'inscription : 28/09/2006
Re: L'alphabet des vers célèbres
Le F tu l'as aussi... mais en voilà deux
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
ARAGON Louis : LA ROSE ET LE RÉSÉDA
K
Kato, la grasse enfant, la pataude, s'assied,
Kato
Après avoir lavé les puissants mufles roux
De ses vaches, curé l'égout et la litière,
Troussé son jupon lâche à hauteur des genoux,
Ouvert, au jour levant, une porte à chatière,
Kato, la grasse enfant, la pataude, s'assied,
Un grand mouchoir usé lui recouvrant la nuque,
Sur le vieil escabeau qui ne tient que d'un pied,
Dans l'ombre dense, où luit encore un noctiluque.
Le tablier de cuir rugueux sert de cuissart ;
Les pieds sont nus dans des sabots. Voici sa pose :
Le sceau dans le giron, les jambes en écart,
Les cinq doigts grapilleurs étirant le pis rose.
C'est sa besogne à l'aube, au soir, au coeur du jour,
De venir traire et bousculer gaiement ses bêtes,
En songeant d'un oeil vague aux bombances d'amour
Aux baisers de son gars dans les charnelles fêtes,
De son gars, le meunier, un gros rustaud râblé,
Avec des blocs de chair bossuant sa carcasse,
Qui la guette au moulin tout en veillant au blé,
Et la bourre de baisers gras, dès qu'elle passe.
Mais son étable avec ses vaches la retient ;
Elles sont là, dix, vingt, trente, lourdes de graisse,
Leur croupe se haussant dans un raide maintien,
Leur longue queue, au ras des flancs, ballant à l'aise.
Propres ? Rien ne luit tant que le poil de leur peau ;
Fortes ? Leur cuisse énorme est de muscles gonflée ;
Leur grand souffle, dans l'auge emplie, ameute l'eau,
Leur coup de corne enfonce une cloison, d'emblée.
Elles mâchonnent tout d'un appétit goulu :
Glands, carottes, navets, trèfles, sainfoins, farines,
Le col allongé droit et le mufle velu,
Avec des ronflements satisfaits de narines,
Avec des coups de dents donnés vers le panier
Où Kato fait tomber les raves qu'elle ébarbe,
Avec des regards doux fixés sur le grenier
Où le foin, par les trous, laisse flotter sa barbe.
L'écurie est construite à plein torchis. Le toit,
Très vieux, très lourd, couvert de chaume et de ramée,
Sur sa charpente haute étrangement s'asseoit
Et jusqu'aux murs étend ses ailes déplumées.
Les lucarnes du fond permettent au soleil
De briller à travers leurs toiles d'araignées,
Et, le soir, de frapper d'un cinglement vermeil
Les marbres blancs et roux des croupes alignées.
Mais, au dedans, s'attise une chaleur de four
Qui monte des brassins, des ventres et des couches
De bouse mise en tas, pendant que tout autour
Bourdonne l'essaim noir et sonore des mouches.
Et c'est là qu'elle vit, la pataude, bien loin
Du curé qui sermonne et du fermier qui rage,
Qu'elle a son coin d'amour dans le grenier à foin,
Où son garçon meunier la roule et la saccage
Quand l'étable profonde est close prudemment,
Que la nuit autour d'eux répand sa somnolence,
Qu'on n'entend rien, sinon le lourd mâchonnement
D'une bête éveillée au fond du grand silence.
Émile VERHAEREN (1855-1916)
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
ARAGON Louis : LA ROSE ET LE RÉSÉDA
K
Kato, la grasse enfant, la pataude, s'assied,
Kato
Après avoir lavé les puissants mufles roux
De ses vaches, curé l'égout et la litière,
Troussé son jupon lâche à hauteur des genoux,
Ouvert, au jour levant, une porte à chatière,
Kato, la grasse enfant, la pataude, s'assied,
Un grand mouchoir usé lui recouvrant la nuque,
Sur le vieil escabeau qui ne tient que d'un pied,
Dans l'ombre dense, où luit encore un noctiluque.
Le tablier de cuir rugueux sert de cuissart ;
Les pieds sont nus dans des sabots. Voici sa pose :
Le sceau dans le giron, les jambes en écart,
Les cinq doigts grapilleurs étirant le pis rose.
C'est sa besogne à l'aube, au soir, au coeur du jour,
De venir traire et bousculer gaiement ses bêtes,
En songeant d'un oeil vague aux bombances d'amour
Aux baisers de son gars dans les charnelles fêtes,
De son gars, le meunier, un gros rustaud râblé,
Avec des blocs de chair bossuant sa carcasse,
Qui la guette au moulin tout en veillant au blé,
Et la bourre de baisers gras, dès qu'elle passe.
Mais son étable avec ses vaches la retient ;
Elles sont là, dix, vingt, trente, lourdes de graisse,
Leur croupe se haussant dans un raide maintien,
Leur longue queue, au ras des flancs, ballant à l'aise.
Propres ? Rien ne luit tant que le poil de leur peau ;
Fortes ? Leur cuisse énorme est de muscles gonflée ;
Leur grand souffle, dans l'auge emplie, ameute l'eau,
Leur coup de corne enfonce une cloison, d'emblée.
Elles mâchonnent tout d'un appétit goulu :
Glands, carottes, navets, trèfles, sainfoins, farines,
Le col allongé droit et le mufle velu,
Avec des ronflements satisfaits de narines,
Avec des coups de dents donnés vers le panier
Où Kato fait tomber les raves qu'elle ébarbe,
Avec des regards doux fixés sur le grenier
Où le foin, par les trous, laisse flotter sa barbe.
L'écurie est construite à plein torchis. Le toit,
Très vieux, très lourd, couvert de chaume et de ramée,
Sur sa charpente haute étrangement s'asseoit
Et jusqu'aux murs étend ses ailes déplumées.
Les lucarnes du fond permettent au soleil
De briller à travers leurs toiles d'araignées,
Et, le soir, de frapper d'un cinglement vermeil
Les marbres blancs et roux des croupes alignées.
Mais, au dedans, s'attise une chaleur de four
Qui monte des brassins, des ventres et des couches
De bouse mise en tas, pendant que tout autour
Bourdonne l'essaim noir et sonore des mouches.
Et c'est là qu'elle vit, la pataude, bien loin
Du curé qui sermonne et du fermier qui rage,
Qu'elle a son coin d'amour dans le grenier à foin,
Où son garçon meunier la roule et la saccage
Quand l'étable profonde est close prudemment,
Que la nuit autour d'eux répand sa somnolence,
Qu'on n'entend rien, sinon le lourd mâchonnement
D'une bête éveillée au fond du grand silence.
Émile VERHAEREN (1855-1916)
Re: L'alphabet des vers célèbres
Merci Nandy pour ton aide, et merci pour m'avoir fait connaître ce beau poème de VERHAEREN, j'ai même appris un nouveau mot : noctiluque qui a les mêmes propriétés que les lucioles et vers luisants !!!
:reine:
yo- Nombre de messages : 6849
Age : 83
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