Sous mon olivier.

Illustration à l'acrylique de Titefée


Captive je suis de l'argent du feuillage
Des oliviers dont le cendré en treillage
Laisse s'écouler des ors éblouissants.
Et je rêve encor, languide et paresseuse,
De ce temps jadis où l'argile poisseuse
prenait dans mes mains les visages d'absents.

Je façonnais souvent dans cette matière,
Mon Pépé Toineau et son allure fière,
Qui était couché dans cet automne beau,
Le nez contre le sol, dans cette marne sombre,
Et semblait endormi, en recherchant l'ombre,
Comme s'il voulait en faire son tombeau.

J'aimais écouter sa sagesse de pâtre,
Me conter pourquoi la vie est un théâtre ,
Mais qui connaît la fin de la partition ?
Demain n'est jamais sûr, car mène à la tombe
Que l'on soit humain ou bien même colombe
L'on doit naître et mourir c'est la tradition !

J'ai regardé la mort sans une faiblesse,
Car je savais dès lors que jamais ne paresse
Son dessein d'emporter, tout en haut des cieux,
Les âmes des défunts vers ce grand mystère,
Du divin Éden, espéré sur la terre,
Par les êtres humains croyant à leurs dieux.

:cor: